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mille livres, en y comprenant les dix mille livres qu’elle avait empruntées pour réparer la maison ; et, comme première condition de l’arrangement, elle exigea des lettres-patentes du roi qui lui confieraient, à elle et à celles qui lui succèderaient, la direction de l’Hôpital Général.

L’année suivante (1753), Mme d’Youville eut la joie de recevoir de France les lettres-patentes qu’elle avait demandées et qui la confirmaient dans tous les droits et privilèges de ses prédécesseurs, l’autorisant en même temps à fonder une nouvelle communauté, à qui l’évêque devait donner les règles qu’il jugerait nécessaires.

Mgr de Pontbriant n’avait pas tardé à revenir de ses préventions contre Mme d’Youville ; il lui avait même écrit, peu avant la réception des lettres-patentes : « Vous êtes trop équitable pour douter des sentiments d’affection et de respect que je me fais gloire d’avoir pour vous. Qu’il sera consolant pour nous si notre projet pour l’établissement de l’Hôpital est confirmé ! » Le nuage qui avait passé entre Mme d’Youville et son évêque s’était bientôt dissipé ; en effet, la cause de la fondatrice était trop juste, ses intentions étaient trop droites et trop surnaturelles pour que la lumière ne se fît pas dans l’esprit de ceux qui l’avaient méjugée. Mais elle avait réussi sans eux et même malgré eux, parce que Dieu avait voulu que l’œuvre de cette sainte femme, dégagée de tout ap-