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terres, mais par les soins de la Providence et notre travail. Je n’ai jamais su que le nombre qu’on devait en recevoir fût déterminé, et je ne crois pas qu’il y ait aucun acte qui le marque. Mais quand cela serait, Monsieur, je n’en serais pas plus répréhensible, parce que d’une part j’ai été autorisée à établir la salle des femmes et à y mener, nourrir et loger celles dont j’avais déjà soin, et que, de l’autre, lorsque vous avez fait aux pauvres l’honneur et la charité de les visiter, vous en avez paru content et approuver cette bonne œuvre. Aussi avez-vous connu vous-même, par le dépouillement que vous avez fait de mes comptes, comme vous me faites l’honneur de me le marquer, que cet excédant de dépense n’a point été fait pour la nourriture et l’entretien des pauvres. Cet excédant a donc été uniquement fait pour les réparations et l’entretien des biens-fonds qui, par ce moyen, en sont devenus meilleurs. Il paraît donc juste, Monsieur, que les biens-fonds répondent de la dépense faite à leur profit et pour leur conservation. Vous êtes trop équitable pour ne pas céder à des raisons si justes.

« Vous me faites l’honneur, Monsieur, de me marquer que j’ai à faire ensemencer les terres avant de les livrer aux religieuses de Québec. Je puis vous assurer qu’en entrant je n’ai point trouvé les terres ensemencées, ni une raie de guéret faite ; c’est moi qui les ai fait faire et semer : ainsi, Monsieur, je