Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
vie de

que vous m’avez toujours engagée à tenir le tout en bon état et à réparer ce qui en avait besoin. Mgr l’évêque et M. le général m’ont donné le même ordre. C’est donc, Monsieur, de votre consentement et de celui de ces messieurs que j’ai travaillé au bien des pauvres. Il est vrai que je n’ai pas pris vos ordres par écrit, mais votre parole est aussi bonne ; je m’y suis fiée, Monsieur, comme j’y étais obligée par le respect que je vous dois et la connaissance que j’avais de votre probité. J’ai agi en conséquence. Il me semble que je suis en règle et que vous ne pouvez, selon Dieu ni selon les hommes, me refuser d’allouer les dépenses et de me faire rembourser les sommes que j’y ai employées ; je les ai empruntées, et je les dois. D’ailleurs, Monsieur, j’ai eu l’honneur de rendre mes comptes à la fin de la première année de ma gestion. La dépense excédait dans ce temps-là la recette de plus de trois mille livres ; vous n’avez point paru l’improuver ni en être mécontent. Si j’avais excédé mes pouvoirs et agi contre votre volonté et contre le bien des pauvres, il était naturel de me le marquer et de me défendre de continuer à faire ces réparations. Mais, au contraire, vous m’avez exhortée à les continuer, parce qu’en effet vous en connaissiez la nécessité. Ce n’est donc point de moi-même, Monsieur, que j’ai agi, c’est sous vos yeux, à votre connaissance et avec votre approbation. Je dis plus, Monsieur, c’est même par votre ordre, puisque, en m’établissant directrice de l’hô-