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double sens. J’ai réellement emprunté cette somme pour le bien et le rétablissement des terres de l’hôpital. Je la dois, il ne me reste aucune ressource pour la payer que le remboursement que j’en attends de Votre Grandeur et de ces messieurs. Ce que j’ai l’honneur de vous dire, Monseigneur, est la pure vérité, et je ne voudrais pas faire le moindre mensonge pour tous les biens du monde. Je n’ai cherché en cela que le rétablissement de l’hôpital et de ses biens, et je n’ai jamais eu en vue, en faisant ces dépenses, de former une espèce de nécessité, comme quelques-uns le pensent et le disent, de m’y laisser pour en avoir soin par l’impossibilité où on se trouverait de me rembourser. Ce n’est point là, Monseigneur, mon caractère. Je puis assurer Votre Grandeur que je n’y ai jamais pensé ; mais ce qui m’y a engagée, comme malgré moi et contre mon intention, c’est la multitude des réparations nécessaires qui, succédant les unes aux autres et demandant un prompt secours, m’ont forcée, par principe même de conscience, à les faire faire, craignant qu’étant chargée de cette œuvre, je n’en répondisse devant Dieu, si je laissais périr les choses. C’est là la seule cause de toutes ces dépenses, que j’ai crues nécessaires et qui l’étaient en effet.

« Ce ne sont ni mes compagnes ni le nombre des pauvres qui ont occasionné ces dettes ; M. Bigot en convient, les aumônes et notre travail ont fourni à