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que de le réunir à l’Hôtel-Dieu de cette ville. Mais, sur les objections que nous a faites Mgr l’évêque, qu’il convenait mieux de le réunir à l’Hôpital Général de Québec, nous sommes convenus avec lui que cette dernière réunion serait plus convenable. L’Hôpital Général de Québec étant pauvre, les fonds qui lui proviendront de celui de Montréal le soulageront. Nous vous prions de vouloir approuver cette réunion qui est, selon nous, la plus convenable. »[1]

Pendant que les chefs de l’Hôpital Général de Ville-Marie consentaient à cette suggestion de M. Bigot malgré son injustice et qu’ils s’agitaient pour obtenir l’approbation royale, Dieu veillait sur Mme d’Youville, et les luttes qu’elle devait encore soutenir, les contradictions qu’elle devait supporter étaient les signes certains de l’excellence de son œuvre et de sa future fécondité.

La démarche des chefs de l’Hôpital ne pouvait rester longtemps ignorée de M. Normant. Aussi, dès qu’il en fut informé, jugea-t-il à propos de faire signer par Mme d’Youville et ses compagnes une requête adressée au gouverneur, à l’évêque et à l’intendant : Rappelant, dit M. Faillon[2], la promesse expresse qui leur avait été faite de demander pour elles à la cour la ratification de l’arrangement provisoire qui les avait déterminées à se dévouer au réta-

  1. Lettre de MM. de la Jonquière et Bigot au ministre, septembre 1748, M. Faillon, p. 71.
  2. Page 72.