Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
ÉCHALOTE CONTINUE…

nette, elle se récusait, comprenant inconsciemment que les refrains de café-concert seraient un blasphème après les ballades de Charles d’Orléans et les stances de Ronsard.

La Grande Bringue était une des habituées du lieu. Bas bleu raté, romancière qui ne pouvait placer ses élucubrations, elle trouvait aux Assassins la compensation à ses dégoûts d’institutrice spécialisée et le baume bienfaisant à son âme emplie de leurres et d’idées fausses. Par ce même principe, elle avait, jusqu’ici, jugé la présence de Victor néfaste à son recueillement. Volontiers elle eût placardé à la porte une interdiction d’entrer à quiconque n’avait pas donné ses preuves de supériorité intellectuelle. Et, logique avec son déraisonnement, elle serrait la main du dernier des bandits.

Cependant elle commençait à ne plus réserver au mari d’Échalote ses boniments aigres-doux et sa figure la plus revêche. Le vol lui faisait oublier la natation, et devant un aéroplane et son pilote elle s’inclinait.

Il était d’ailleurs convenu qu’elle aurait à mettre en vers le premier succès de l’aviateur. Ne doutant pas des applaudissements qu’obtiendrait cette