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ÉCHALOTE CONTINUE…

soirs, l’ex-gommeuse aux bras de naine, qui savait, d’un mouvement canaille, exhiber ses jarretières à flots roses.

Il arrivait souvent, dans ce music-hall champêtre, des incidents regrettables. Telle Rachel de banlieue, qui venait de hurler son rôle, regagnait sa place pour faire à son mari la scène supplémentaire nécessitée par la tenue de ce citoyen et d’une spectatrice durant les occupations théâtrales de la légitime. Tel Frédérick Lemaître, vu le nombre des bouteilles ingurgitées dans un acte de cabaret, rejoignait le public en titubant et menaçait de son couteau ceux qui le rembarraient. Telle brunisseuse, pour avoir trop payé de sa personne dans une valse d’amour à la Paulette Darty, piquait une crise d’épilepsie à la ritournelle finale.

Ces intermèdes parvenaient à indisposer Victor qui, pour changer d’air et de voisinage, proposait une station dans quelque estaminet moins populeux. Le trio se hissait alors, par les rues Girardon et de l’Abreuvoir, jusqu’au Cabaret des Assassins, sorte de maisonnette mystérieuse protégée par une barrière rustique. Après une descente de trois marches, on accédait à une salle