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ÉCHALOTE CONTINUE…

— Ta bouche, eh, pou !

— Madame Échalote, je vous prie : primo, de pas me tutoyer ; secundo, de prendre la porte ; tertio, d’aller retrouver votre individu au dehors.

Mme Victor se radoucit :

— Allons, ne vous fâchez pas, vous verrez que je ne suis pas balouffe quand on me connaît. Laissez entrer mon fakir, on ne fera pas de mal propretés chez vous, je vous en fiche mon pouce à téter. Comprenez que si j’allais le rejoindre sur le trottoir, il pourrait me prendre pour une fille.

— Vous me promettez d’être correcte ?

— Je le jure.

Et, selon son habitude, Échalote cracha à terre, puis passa vigoureusement la semelle sur son incongruité. Après quoi, ouvrant la fenêtre, elle se hâta d’agiter le signal convenu par correspondance, et qui était un petit drapeau tricolore de la dimension des étendards pour chevaux de fiacre lors des 14 Juillet.

Le fakir pénétra. C’était une sorte de grand serpent vêtu d’un complet à damiers. Bien que ses talons, nimbés de la stupide rondelle de caoutchouc, désespoir de la cordonnerie moderne, lui donnassent la marche ouatée des rats d’hôtels, il

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