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LE FAKIR

Le fakir, à vrai dire, ne l’avait pas chatouillée. À peine avait-il serré sa main boudinée de chanoine ; à peine avait-il, pour étudier le mont de Mars et les rascettes, promené un doigt d’ambre sur l’épiderme de la consultante.

Mais voilà : le fakir, comme beaucoup d’autres individus, avait des yeux ; seulement il y a z’yeux et z’yeux, — n’est-ce pas, Échalote ? — comme il y a fagots et fagots. Ceux du fakir étaient noirs comme le plus fin cirage, allongés en oreilles de lapin, velourés comme la patte caressante du chat, et assurément plus scintillants qu’une crotte de chien dans une lanterne. Ah ! ce regard ! Il n’avait fait qu’un tour dans les veines d’Échalote. Entré par les pupilles, il avait sautillé au cœur, puis aux doigts de pieds, et était remonté dans la paume que maintenait le séducteur. Une semaine après cette consultation, Échalote avait encore le fakir dans la main. Elle sentait ses ongles qui avaient suivi les lignes en grilles, elle conservait sa chaleur tropicale et l’empreinte de ses phalanges.

Ah ! tenir cet homme, rien qu’un moment dans ses bras de naine.

— Quand je devrais en dévisser mon billard,

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