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LES LEÇONS MAL APPRISES

s’exaspérait parfois de cet enfer près de son silence. Elle avait en elle des embryons de romans dont son cerveau ne pouvait accoucher. Elle eût souhaité écrire des idylles charmantes où des gens du monde eussent étalé leurs sentiments raffinés. Or, le cadre qu’elle s’était choisi ne répondait pas aux accessoires dont elle avait besoin pour l’évolution de ses personnages. Elle eût voulu surprendre des flirts de smokings et d’épaules nues, et elle n’enregistrait que les conversations burlesques ou obscènes de faubouriens pourris par le besoin d’argent.

Alors elle songeait que, tandis que sa virginité récalcitrante rancissait dans d’inutiles psychologies, des jambes « ayant toute honte bue » tricotaient en cadence pour la plus grande gloire de la danse, de la polissonnerie et de l’élasticité françaises.