Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
SAINTE ÉCHALOTE

rente qui, chaque été, à l’ombre du buste de la République, créerait un bonheur.

M. Salé, comme tous ceux qui, par leur mariage, ont fait du sauvetage et de la réhabilitation, ne voulait que plaire à son épouse. Il approuva la proposition soumise et se mit en campagne pour la réaliser. Encore beaucoup mieux qu’il ne l’espérait, il trouva auprès des autorités un concours efficace. Un conseiller municipal savait où cueillir la fleur de dévouement et de sacrifice qui vaut l’honneur d’une solennité inoubliable.

Par un après-midi caniculaire, sur une estrade de velours rouge, avec le maire à sa droite et le capitaine des pompiers à sa gauche, Échalote eut la joie de poser sur la tête d’une brunisseuse de seize ans une couronne de jasmin rehaussée d’oranger. La Chorale de la commune entama ses chants les plus appropriés et la clarinette de la Philharmonique y alla d’un solo où gazouillaient les rossignols.

Le soir, en un banquet qui mit en valeur le dessus du panier d’une population déjà très éclectique, Échalote reçut le coup d’encensoir définitif. Des tribuns prirent la parole pour la remercier de son beau geste de charité et de l’admirable camouflet