Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
ÉCHALOTE CONTINUE…

pensants. L’intelligence d’Échalote, depuis les reinettes qu’elle vendait au tas, rue Lepic, jusqu’à la paire de calvilles qu’elle offrait, plus tard, sertie dans un savant décolletage, avait tenu ferme et paré à tous les chocs.

Elle était maintenant à l’apogée de sa fortune, et la définitive gloire s’annonçait. Mariée à M. Salé, elle pouvait être donnée comme exemple de fidélité conjugale. Cette tenue intransigeante ne lui était pas pénible. Les femmes s’entraînent plus qu’elles ne participent à l’amour ; donnant souvent, même vis-à-vis de l’homme aimé plus d’ivresse qu’elles n’en ressentent, il leur est facile de se garder sages.

M. Salé se déclarait heureux, et la municipalité de Charenton avait, en la personne d’Échalote, une administrée de marque. Au surplus le ménage Salé était parmi les bienfaiteurs de la ville, de cette extraordinaire ville où, il y a quelque vingt-cinq ans, un curé organisait les enterrements civils et, à l’aide d’un journal hebdomadaire lui appartenant, La Paroisse, taillait toutes les croupières de la politique locale à ses ennemis de la mairie.

Échalote brillait, de l’avenue de Gravelle à la route de Saint-Mandé qui, vers la Seine, est une