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ÉCHALOTE CONTINUE…

Au Canada, M. Salé avait appris à comprendre la nature. Ses hectares agricoles l’attachaient à la terre et ses propriétés forestières fortifiaient ses instincts champêtres. Il voulut pour Échalote et pour les jours qu’il passerait près d’elle un décor de verdure vivante. Il chercha près de Paris une maisonnette assez rustique pour donner l’illusion de la campagne, et tout de même assez voisine d’autres demeures pour que son amie n’y eût peur ni des apaches, ni des satyres. Il explora Neuilly, qui ne lui plut qu’à moitié, Vincennes qui l’effraya par sa population soldatesque, et s’arrêta à Charenton, dont l’allure de sous-préfecture lui donna confiance. Il en aima l’église, la place des Écoles, la mairie emprisonnée dans sa haute grille, et surtout l’avenue longeant le bois, un bois bourgeois où jouaient des bambins, tandis que leurs mères, assises sur de petits pliants, travaillaient et causaient.

Un pavillon était vacant sur cette avenue conduisant à Gravelle. Il le visita, le loua, l’embellit de meubles, de tentures et d’une domestique accorte. Quand tout fut prêt, il y conduisit Échalote.

— Vous êtes chez vous, — lui dit-il, après qu’elle