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ÉCHALOTE CONTINUE…

Très vite des mariages s’étaient organisés dans la pension Bichette, et maintenant, à l’heure d’Orphée, la moitié des chambres était inoccupée, tandis que l’autre avait doublé ses locataires. La danseuse excentrique hébergeait le chanteur patriotique, la gommeuse à transformations avait transporté ses chemises de nuit chez le ventriloque, l’imprésario avait accueilli la diseuse à gants noirs et le pétomane lui-même stationnait chez la chanteuse à voix. Ailleurs, c’était le ménage Mulet-Marie-Louise, et plus loin le couple Henri-Bichette.

Échalote était seule ! Seule pour pleurer le four de Crêtes de poules et Plumes de coqs, la lâcheté de M. Masespatat-Quantébist, la perte de Victor, la folie de M. Dutal et l’éloignement de M. Plusch. Elle dormait mal, n’étant guère entraînée à dormir solitaire, et la fatigue du jour la mettait dans un état de surexcitation que ses résolutions de vertu ne parvenaient pas à atténuer.

Et puis comment s’assoupir, comment même reposer dans une maison où la prévoyance de l’hôtelière avait supprimé les impostes, alors que cette maison était devenue un repaire de désirs et d’amours ?