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ÉCHALOTE CONTINUE…

L’étiquette de veuve est, en somme, une des moins galvaudées. Elle s’en rendait compte tous les jours. Les hommes n’avaient plus, en la croisant dans la rue, ces attitudes louches, ces regards polissons qui finissent par irriter les promeneuses les plus entraînées aux aventures. On la saluait avec respect, on l’abordait avec courtoisie et, au cimetière même, certains veufs à consoler l’avaient gratifiée d’hommages encore larmoyants mais prometteurs.

Crêtes de poulet et Plumes de coqs fut le premier chardon sur sa route fleurie. Le lâchage du savant de Béziers fut le bouquet d’épines. Elle n’avait pas à compter sur M. Plusch qui faisait déjà un bel effort monétaire en lui offrant son repas du soir ; M. Dutal était toujours dans la maison de santé où sa folie, dégénérée en tendre manie, apitoyait le personnel. Restaient les veufs du vieux cimetière dont l’intervention ne serait possible qu’après un stage de soupirs en commun et de conversation émue.

— Tout ça ne vaut pas tripette, — se déclara Échalote.

Puis, dans un accès d’énergie, qui faisait le plus grand honneur à son tempérament jus-