Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
ÉCHALOTE CONTINUE…

du padock aux guichets avec des trémoussements de poule excitée, semblait-il, par l’étui de sa lorgnette qui, maintenu en bandoulière, lui tapotait le bas des fesses.

Enfin le grand jour des débuts de L’Haricot, sous les couleurs solférino et jaune paille de sa propriétaire, arriva. La bête était nerveuse sous les éperons de Jipatket, un apprenti qui promettait. Au signal du départ, Échalote sentit son cœur lui échapper pour rejoindre le lot de canassons.

Une trombe passa… L’Haricot y figurait, en bonne posture. Échalote se cramponna au bras de M. Masespatat-Quantébist. Elle n’osait plus suivre la course et la lorgnette pesait à son bras tremblant.

Soudain des cris de foule :

— Cristi, quelle bûche !

— Il y en a quatre par terre à la haie !

— Soupirail se relève !

— Souris-Blanche dérobe !

— L’Haricot ne bouge plus !

— L’Haricot ! — s’écria Échalote, — L’Haricot… je le prévoyais !

Un vertige, une faiblesse et elle s’affala sur la poitrine du Biterrois.