Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
M. DUTAL DEVIENT TOUT A FAIT LOUFTINGUE

Échalote, très flattée de cette aubade, était déjà hors du lit. Soulevant les rideaux elle inspecta la rue.

— Non ! non ! c’est impossible, je rêve ! — s’écria-t-elle.

— Quoi qui n’y a ?

— Vite, vite, viens voir, c’est lui, le louftingue, tout nu, qui grince du jambonneau.

Il n’y avait pas à en douter. C’était bien M. Dutal qui, vêtu d’espadrilles, d’un collier de marrons, d’un chapeau haut de forme, et sans la moindre feuille de vigne, jouait et chantait, en l’honneur de sa belle, un pot-pourri de sa composition.

Comment était-il là ? Par quel stratagème s’était-il enfui de la maison paternelle où on le soignait ? Mystère et acrobatie.

— C’est pas tout ça, — déclara Échalote, — il va attraper la crève et on m’accusera de zigouiller mes amants. Les gens sont si bêtes ! J’ai déjà une assez sale réputation depuis que le père Plusch a pleuré dans tous les gilets de la rue Lepic. Si celui-là continue à me faire de la réclame, où irons-nous ? Grouille-toi, passe tes frusques et va lui porter un pardessus. Il fau-