Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
ÉCHALOTE CONTINUE…

Or, Adhémar, en se livrant à cette piteuse parodie, tapait faux. L’honneur de la Grande Bringue, comme le veau d’or, était toujours debout, et personne sur la Butte n’avait encore obtenu le droit d’explorer l’intimité de l’incompris bas bleu.

Il était écrit que tout tournerait au détriment de ce Lovelace à la manque, de cet Othello à l’eau de Seltz. Mais on ne joue pas au croquet avec son cœur sans risquer de s’asséner une bonne fois l’irrémédiable coup de maillet. Adhémar avait trop abusé de ce viscère qui, meurtri, vidé, trituré, inconsistant, venait, par un phénomène anatomique, de lui monter au cerveau.

Depuis quelque temps sa famille guettait et redoutait la catastrophe. Elle se produisit lors d’un banquet offert à M. Dutal père à propos de l’éclosion d’un poireau à sa boutonnière. C’était justice : depuis trente ans ce contribuable fabriquait des engrais chimiques et le sol républicain lui devait beaucoup.

Par bienséance on avait placé l’héritier de la gloire et de la fortune près d’une douairière tombée dans la panade. Cette dame, qui mangeait péniblement, parlait peu. Par contre, elle savait