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M. DUTAL DEVIENT TOUT A FAIT LOUFTINGUE

le commerce des amantes professionnelles, quelques esthètes aux cheveux plats pour qui le bonheur tient dans un baiser.

Celles-ci, certes, n’eussent pu chérir aucun des Embêtés du Dimanche, ni même le nébuleux Adhémar. La muse aime l’amour et les biceps ne lui font pas peur. Laissant aux salariées de la tendresse les minauderies, les réticences, les maux de ventre et les syncopes, elle s’enflamme pour un sonnet et ne s’éteint pas d’elle-même. L’homme qui allume son cœur s’y brûlera à son gré, car le feu du caprice, comme celui du sarment, flambe vite et chauffe dru.

Échalote méprisait les poètes et les muses. Le café-concert lui avait enseigné l’art de la calembredaine, et qui ne la faisait pas « rigoler » était indigne d’elle. Pour lui plaire M. Dutal avait, un soir d’épanchement, consenti à rimer contre la Grande Bringue, laquelle, à force de chapitrer Échalote, se faisait prendre en grippe :

Ô amour d’une muse ! Amour que nul n’oublie !
Poire réconfortante et qu’un clan s’approprie !
Rien qu’en sollicitant pour le droit d’y goûter,
Chacun a son pépin et tous l’ont en entier.