Page:Jean le Bel - Chronique - tome 1.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

i327J CHRONIQUE DE JEAN LE BEL. 37

dant par aventure de la part d’aucun des envieux, il pourroit bien faire sa besongne et conquerre une partie d’Angleterre. Ainsi qu’il le pensa, ainsy le fist, et fist entour Pasque* defïier le roy Edowart et tout le pays, et leur manda qu’il arderoit et gasteroit aussy avant qu’il avoit esté, quant la disconfiture avint à Estreuvelin.

Quant le jœune roy se senti ainsy deffié et son conseil aussy, ilz firent sçavoir par tout le royaume que tous nobles et non nobles fussent apprestez, chascun selonc son estât, et venist chascun à tout son pouoir au jour de l’Ascension ensuivant à Eurewik*, une bonne cité ; et envoya grand foison de gens d’armes pour garder les frontières du pays devers Escoce, et

1. Rien ne faisait prévoir cette guerre au commencement de l’année 1327. Nous voyons en effet, le 15 février, Édouard mander à Henry de Percy, à Raoul de Nevill et à d’autres de faire observer les trêves conclues entre son père et les Écossais et de punir ceux qui les transgresseraient. (Rymer, Fœdera, t. II, II° partie, p. 689.) De nouvelles lettres pour rappeler à l’observance des trêves sont encore écrites au commencement du mois de mars 1327. [Ibid., p. 695 et 696.) Mais, dès le 5 avril, Édouard III fait appel à tous les barons, prélats, abbés, vicomtes, etc., pour la guerre contre l’Écosse. Il dit que, malgré sa volonté de s’entendre avec les Écossais pour maintenir les trêves, Robert Bruce fait des préparatifs pour l’attaquer. Il les convoque donc tous à Newcastle, sur la Tynne, pour le lundi avant l’Ascension, 18 mai 1327. [Ibid., p. 702 et 703. Voy. aussi p. 705.)

2. York. — Par des lettres datées d’York le 17 juin 1327, Edouard III mande à tous les hommes de seize à soixante ans de venir, sous peine de forfaiture, le rejoindre à York pour repousser les Écossais. (Rymer, Fœdera, t. II, IP partie, p. 708.) Voy. aussi d’autres lettres analogues du 13 juillet suivant. [Ibid., p. 709.)