Page:Jean le Bel - Chronique - tome 1.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous voyons également dans son portrait que Jean le Bel composa en dehors de sa chronique des chansons et des virelais. Aucune de ces œuvres ne nous est parvenue, et M. Petit, après lui avoir attribué et avoir publié sous son nom : Li ars d’amour, de vertu et de bonheurté[1], dut reconnaître ensuite que cette œuvre ne pouvait être de lui.


Si nous nous en rapportons à Jean d’Outremeuse qui le connut[2], ce fut Jean de Hainaut, seigneur de Beaumont, dont il était l’un des familiers, qui l’engagea à écrire sa chronique.

    vée par M. Kervyn de Lettenhove. Selon lui, elle offre peu d’intérêt. (Œuvres de Froissart, t. XXII, p. 71.)

  1. Deux vol. in-8o (1867-1868).
  2. Voici en effet ce que dit ce chroniqueur (éd. Bormans, t. VI, p. 322 et 323) : « Et partant que chis fais fut si notoires par cristiniteit, si que fais de ii roys trés puissans, assavoir de roy de Franche et d’Engleterre, et partant les Englès fisent de chesti mortelle guere giestes qui contenoient mult grandes escriptures, où ilh avoit pluseurs deffautes, si fut proieit et commandeit de part noble prinche monsangnour Johans de Bealmont, conte de Soison deseurdit, à mesire Johans le Beaux, canoyne de Liege, qui presens avoit esteit (aveque ledit mesire Johans de Bealmont et le castelain de Waremme deseurdit) à tous les fais deseurdis, qu’ilh vosist faire et escrire la pure veriteit de tout le faite entirement, sens porteir faveur à nulles des parties, mains procedant en chu loialment et veritablement, sens faire blasme ne honneur à cheaux qui ne l’ont mie deservit al maniere de croniques. Et quant ilh l’avroit fait, si fut mostreis al dit monsangnour Johans de Bealmont et aux altres qui avoient esteit presens al fait, et fust corregiet à leur vraie volenteit sens finction. Ly quels mesire Johans li Beals, al commandement del dit mesire Johans de Bealmont, ilh mist en escript toute la veriteit de la mateire et de la dit guere, et fut publiiet et corregiet par ledit monsangnour Johans de Bealmont, le castelain de Waremme et pluseurs altres qui avoient esteit presens, et puis mis en fourme : et en furent fais ii libres, dont lidis Johans le Beal en presentat l’un al dit monsangnour Johans de Bealmont, et ilh retient