Page:Jean le Bel - Chronique - tome 1.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

118 CHRONIQUE DE JEAN LE BEL. [1333 mercy, sauves leurs vyes et leurs biens, et entra moult noblement dedens^ la cité et à grand feste, et séjourna là qu’il voulut.

Quant il eust ses gens départi et renvoyé en leurs contrées, de ceulx desquelx il se pouoit bien passer, il establi grandes garnisons et mist grandes pourveances en aucuns chasteaulx qu’il avoit conquis sur le roy d’Escoce, à celle fin de mielx garder ce qu’il avoit conquis, et establi encores plus grandes devant et dedens la cité de Beruwick, car toutes à elle debvoient obéir, et puis il se parti et revint en Angleterre, et tint souvent grandes festes et grandes courts où tous les barons et les seigneurs du pays s’assembloient ; et souvent tint grandes festes, tournoys, joustes et assemblées de dames, par quoy il acquist si grande grâce envers tous que chascun disoit que c’estoit le second roy Artus.

Ces gens d’armes et ces garnesons qui estoient demourés à Berwick et es aultres villes fermées et chasteaulx et fortresses firent si bien son commandement, qu’onques rien n’en perdirent de longtemps. Maiz souvent ilz avoient à faire à ces seigneurs qui se tenoient en la sauvage Escoce et es aultres chastelz, par quoy il y avoit souvent de grandes chasses et de belles escharmuches. Sy m’en tairay jusques à une aultre fois, et parleray de la très grande entreprise que cil roy Edowart fist à l’ocasion du royaume de France, de quoy on luy avoit fait grand [tort], et encores fait on, ce luy sembloit, selonc ce qu’il en estoit infourmé par ledit messire Robert d’Artoys et par aultres de son conseil.

1. Le ms. porte par erreur devant.