Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

Au récit de la bataille de Marathon on des triomphes du Capitole, un jeune homme désire avoir un compagnon d’armes ; mais il ne souhaite point une compagne qu’il puisse associer à sa gloire, car une héroine fait toujours tort à un héros. L’amitié nait avant l’amour dans le cæur de l’homme ; elle parait comme l’allouette, au printemps de la vie et reste jusqu’à la fin de l’automne : l’amour arrive, comme les cailles, avec les chaleurs et disparait avec elles.


Qu’il est touchant de voir deux amis vieilir ensemble ! la jeunesse semble se prolonger tant que le compagnon de notre jeune åge n’est point perdu.


L’homme ne s’aperçoit souvent que trop tard combien il a été aimé, combien il a montré d’oubli et d’ingratitude ; il ne comprend