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mi—c’est moi, cé feu mi—ce fut moi, mò qué ce seu—comment (de quelle manière) que ce soit.

Çou ou çu—ce, est toujours suivi de que : çou qué me rèwête—ce qui me regarde, çu qu’ije aimè le pu ché—ce que j’aime le plus cher (le mieux).

Çou-ci—ceci, çou-la—cela. Ce dernier se contracte en ça comme le français, et prend l’euphonique z devant une voyelle : ça-z-a-bẽ—ça est beau, ça-z-i a—ça y est.

—celui, cèle—celle, est toujours suivi de que—qui, comme en français. Et quand cè, cèle, peut se traduire par quiconque, on est libre de le remplacer par qui, et on a qui que : qui que biame sas rlique sré pòdu—qui (que) blâme ses reliques sera pendu. S’il est suivi de la préposition de marquant la possession ou la causalité, on est libre de le remplacer par l’article : ç’a le Jóson Etiâne—c’est le (celui de) Joseph Étienne, ça ta lai Khimon-Lerò-Diaude—c’était la (celle de) Simon-Laurent-Claude.

Cè-ci—celui-ci, cè-la—celui-là, cèle-ci—celle-ci, cèl’le-la—celle-là. Il faut insister sur les deux l de celle-là comme en français.

La particule déterminative ci, qu’on trouve écrite en v. français cist, prend souvent la flexion féminine cite : cèle-cite, et par attraction, la devient late : cèle-late.

Souvent cè, cèle, est remplacé par aute—autre, avec l’article le et la déterminative enclytique cite et late, laquelle devient alors ordinaire, tant au masculin qu’au féminin : l’aute-cite, celui, celle-ci, c’est-à-dire, l’autre-ci ; l’aute-late, l’autre (masculin et féminin)-là. C’est le te de aute qui amène quasi forcément la forme cite et late, toujours par attraction.

Çõ—ceux, çõle—celles, çõ-ci—ceux-ci, çõle-ci ou cite—celles-ci, çõ-là—ceux-là, çõle-là ou late—celles-là.