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mencer que le 10 (27 août), près du Helder. Le 13 (30 août), l’escadre anglaise se portait au Texel où se trouvait ce qui restait de la flotte batave ; les équipages de celle-ci, travaillés depuis longtemps par les agents du stathouder, arborèrent ses couleurs et, le 14 (31 août), les Anglais prenaient possession de cette flotte : ce sera là pour eux, et il n’était pas à dédaigner, tout le bénéfice de leur expédition. Brune avait tout de suite ordonné la concentration de ses forces dans la province de Hollande-Nord et, le 18 (4 septembre), il arrivait à Alkmaar. Ayant essayé vainement, le 24 (10 septembre), de forcer le camp des Anglais, il comprenait qu’il lui fallait renoncer à l’idée de s’opposer au débarquement des autres divisions et se borner à les empêcher de pénétrer plus avant.

Du 25 au 29 (11 au 15 septembre), abordaient les flottes transportant le corps russe et la deuxième division anglaise, le duc d’York, commandant en chef des troupes alliées, débarquait le 26 (12 septembre) ; mais toutes les troupes ne furent en ligne que le 2e jour complémentaire de l’an VII (18 septembre). Le lendemain, Brune attaqué résistait victorieusement à Bergen, village à cinq kilomètres au nord d’Alkmaar. Le 10 vendémiaire an VIII (2 octobre), nouvelle attaque et, cette fois, à Egmond, à l’ouest d’Alkmaar, les alliés obtenaient un succès qui ne devait pas les mener bien loin ; Brune évacuait Alkmaar et s’établissait dans une forte position à Castricum, bourg situé à huit kilomètres au sud d’Alkmaar, d’où les alliés ne purent, le 14 (6 octobre), parvenir à le déloger. Cet échec, les pertes énormes qu’ils avaient éprouvées, l’épuisement de leurs ressources, peut-être aussi la nouvelle de la victoire de Masséna à Zurich, firent craindre au duc d’York d’en être réduit soit à déposer les armes, soit à se rembarquer sous le feu des Français. Il entra en négociation avec Brune pour l’évacuation de la Hollande et, le 26 (18 octobre), fut signée à Alkmaar une convention en vertu le laquelle les alliés devaient quitter la Hollande au plus tard le 9 frimaire (30 novembre), rétablir les ouvrages et l’artillerie du Helder tels qu’ils étaient avant leur invasion, renvoyer, sans échange, 8 000 prisonniers français ou bataves faits par l’Angleterre dans de précédentes campagnes, et libérer l’amiral de Winter, le vaincu de Camperdwin. Le duc d’York s’en alla à la fin d’octobre et les dernières troupes des alliés partirent le 28 brumaire (19 novembre). Ce même jour, les républicains rentraient au Helder.

À l’armée du Rhin, vers la fin d’octobre (vendémiaire-brumaire), Lecourbe, qui en avait pris le commandement le 17 vendémiaire (9 octobre), remporta quelques succès sans conséquences. Philippsburg fut plusieurs fois bloqué et débloqué ; après nous être avancés sur la rive droite du Rhin, nous dûmes revenir sur la rive gauche en frimaire an VIII (premiers jours de décembre 1799). Quant à l’armée du Danube, elle ne songea plus à pénétrer en Souabe et une partie se rapprocha de Bâle et de la Forêt-Noire ; de part et d’autre, on s’apprêta à entrer en quartiers d’hiver. Un arrêté