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portantes, l’hiver se passa assez tranquillement dans la Basse Égypte.

Dans la Haute Égypte, Desaix, chargé de la poursuite de Mourad, quittait, le 8 fructidor an VI (25 août 1798), sa position en avant de Gizeh et remontait le Nil ; il était, le 29 (15 septembre), à Siout ou Assiout. Des pointes poussées à la recherche des Mameluks ayant été rendues inutiles par la mobilité de l’ennemi, Desaix reprit la direction du nord. Le 12 vendémiaire an VII (3 octobre 1798), il rencontra enfin les Mameluks ; de petites escarmouches préludèrent à la bataille du 16 (7 octobre) : Mourad fut complètement défait ce jour-là à Sediman, à 25 kilomètres environ au sud de Medinet el-Fayoum, chef-lieu de la province, où Desaix arrivait le 22 (13 octobre). Informé que les Mameluks comptaient se rassembler dans les parages de Siout, Desaix, parti de Medinet le 30 brumaire (20 novembre), était le surlendemain à Beni-Souef, où il commença à organiser une nouvelle expédition. Du 11 au 19 frimaire (1er au 9 décembre), il s’absentait pour aller au Caire hâter l’envoi de la cavalerie nécessaire et, le 26 (16 décembre), il se mettait en route. Le 9 nivôse (29 décembre), il se trouvait, sans avoir pu prendre contact avec les Mameluks, à Girgeh, où il dut attendre jusqu’au 30 (19 janvier 1799) l’arrivée de la flottille qui remontait le Nil. Il quitta Girgeh le 2 pluviôse (21 janvier) et, après un combat heureux, le lendemain, à une vingtaine de kilomètres au sud de cette ville, à Samhoud, il continua sa marche sur la rive gauche du fleuve. L’avant-garde parvint, le 13 pluviôse 1er février), à Assouan ou Syène ; les Mameluks en étaient sortis la veille. Desaix y laissa Belliard et redescendit le Nil jusqu’à Esneh.

Le 2 ventôse an VII (20 février 1799), Belliard se rendait dans l’île de Philae, en amont de la première cataracte ; mais, apprenant que Mourad se proposait de retourner par le désert vers Girgeh ou vers Siout, il évacua Assouan dans la nuit du 6 au 7 ventôse (24 au 25 février), et atteignit Esneh le 10 (28 février) ; il n’avait malheureusement pu aller aussi vite qu’il l’aurait voulu et les Mameluks le précédaient.

De retour à Esneh, Desaix avait pris des dispositions contre des bandes arabes qui s’étaient montrées aux environs de Keneh et une attaque de celles-ci était repoussée le 25 pluviôse (13 février) ; il s’établit ensuite à Kous, entre Louqsor et Keneh, d’où, se substituant à Belliard, chargé par lui de la surveillance de la région, il partit, le 12 ventôse (2 mars), à la poursuite des Mameluks en se dirigeant vers Siout, où il était, le 18 (8 mars) ; sur le point d’être atteint, Mourad se rejeta dans le désert et Desaix rentrait à Keneh le 7 germinal (27 mars).

La flottille que Desaix avait laissée en arrière en s’éloignant de Kous était, le 13 ventôse (3 mars), attaquée et détruite par les Arabes que, le 13 germinal (2 avril), Desaix battait à une douzaine de kilomètres au sud de Keneh ; et, comme ils se ravitaillaient par Kosseïr, port sur la mer Rouge, il invita Belliard à préparer une expédition de ce côté. Après avoir envoyé un déta-