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démiaire an III (11 octobre 1794), nouvelle cérémonie : le Panthéon recevait, solennellement, les restes de Jean-Jacques Rousseau. Avant ces deux cérémonies, le quatrième jour sans-culottide de l’an II (20 septembre), Robert Lindet avait présenté à la Convention, au nom du comité de salut public, un tableau de la situation de la France, auquel plus loin (chap. xi) j’emprunterai certains détails et dans lequel il attaquait les Girondins qui seront bientôt les maîtres. Le bonheur des Jacobins n’était cependant pas sans mélange. Le jour même où le corps de Marat fut transporté au Panthéon (21 septembre, cinquième jour sans-culottide) — ce devait être le dernier jour portant cette dénomination ; car, le 7 fructidor an III (24 août 1795), la Convention devait

Explosion de la Poudrière de Grenelle, le 74 fructidor, An II.
(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


rapporter le dernier paragraphe de l’art. 9 de la loi du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) décidant que les derniers jours de l’an républicain s’appelleraient « sans-culottides », et décréter qu’ils porteraient à l’avenir le nom de « jours complémentaires » — les comités de salut public et de sûreté générale réunis faisaient ordonner l’épuration de la Société populaire et des autorités de Marseille. L’exécution de ce décret et l’arrestation de vingt « énergumènes » du club, dans la nuit du 4 au 5 vendémiaire an III (25 au 26 septembre 1794), occasionnèrent, le 5 (26 septembre), des troubles à Marseille ; les manifestants furent dispersés par la force armée.

Le 17 fructidor (3 septembre), Babeuf avait fait paraître le premier numéro de son journal sous le titre, jusqu’au n° 22 inclusivement, de Journal de la Liberté de la Presse. À partir du n°19 (8 vendémiaire-29 septembre), son journal porta l’épigraphe : « Le but de la société est le bonheur commun, art. 1er, Déclaration des Droits ».