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que, devant la Haute Cour, il reconnut avoir rédigé (Débats du procès, t. II, p. 365), Babeuf s’adressait, de nouveau, à eux : « Hors du service militaire, vos chefs sont vos égaux. Si l’un d’eux vous trouvant occupé à lire ma feuille véridique, voulait vous priver de ce droit, répondez-lui : « J’ai monté ma garde, j’ai fait mon service ; comme soldat, je t’ai obéi pendant mon service militaire ; comme citoyen libre, j’userai de mes droits et je ne me soumettrai jamais à l’empire d’un individu. »

ILS SONT ÉGAUX DANS LA SOCIÉTÉ COMME DEVANT LA NATURE
Composition de Prudhon gravée par Copia (Bibliothèque Nationale.)

Pour diriger la propagande auprès des soldats, le comité secret avait ajouté successivement aux agents d’arrondissement des agents militaires : l’ancien général Fyon pour les Invalides, Germain pour la légion de police, troupe choisie de 9000 hommes, Massey pour les détachements cantonnés à Franciade (nom révolutionnaire de Saint-Denis), Vaneck, qui avait parlé à la Convention au nom du peuple le 12 germinal an III, pour les troupes en général, et Georges Grisel pour le camp de Grenelle. Désigné le 26 germinal (15 avril), ce dernier avait été présenté par Darthé qui l’avait connu au café des Bains chinois où il fréquentait les patriotes ; il était capitaine à la suite dans le 3e bataillon de la 38e demi-brigade de ligne campée à Grenelle. Outre Germain, Fyon et Grisel furent, à partir du 11 floréal (30 avril), spécialement membres du comité militaire d’insurrection organisé à cette date, l’ancien adjudant-général Massart et l’ancien général Rossignol.

Inquiet du commencement d’agitation qui suivit toute cette propagande et, en particulier, l’affichage et la distribution de l'Analyse de la doctrine