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tidor an V (26 août 1797) de François (de Neufchâteau) sur les précautions à prendre contre la morve et autres maladies contagieuses ; le 22 fructidor an V (8 septembre 1797) et le 25 vendémiaire an VII (16 octobre 1798) de François (de Neufchâteau) faisant valoir l’influence du reboisement sur l’amélioration de l’agriculture, engageant les administrations départementales à veiller à la reproduction des arbres et promettant des primes et des médailles pour les plantations d’une certaine importance. En outre, la loi du 3 frimaire an VII (23 novembre 1798), relative à la contribution foncière, accorda aux reboiseurs des dégrèvements allant (art. 116) jusqu’aux trois quarts de l’impôt.

Dans la séance du 7 frimaire an III (27 novembre 1794), la Convention avait renvoyé aux comités réunis du commerce, des finances et de l’agriculture, une proposition portant que « les cultivateurs du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne, qui se livreront à la culture du lin et du chanvre, seront exempts, pendant quatre années, d’impositions territoriales ». Cependant cela ne semble pas avoir abouti ; on lit dans un rapport de Ramel, du 1er prairial an VII (20 mai 1799) sur les dépenses des ministères : « le département de la marine obtiendrait une diminution importante dans sa dépense, si l’on accordait des primes d’encouragement à ceux qui cultiveraient en France les chanvres et les lins ». Il y avait encore plus de 600 000 hectares de marais (séance du Conseil des Anciens du 4 pluviôse an VI-23 janvier 1798) ; une loi portant cette même date autorisa les propriétaires à se syndiquer pour l’entretien des dessèchements et défrichements opérés. Les animaux destructeurs tels que les loups étaient très nombreux et en voie d’augmentation, la loi du 11 ventôse an III (1er mars 1795) institua une prime pour chacun de ces animaux tué ; la loi du 10 messidor an V (28 juin 1797) augmenta la prime et décida que les fonds accordés à cet effet aux administrations départementales seraient désormais alloués au ministre de l’Intérieur. En l’an V (1796-97), avant cette dernière loi, il avait été tué 1 689 bêtes ; on en tua 5 351, après cette loi (Décade philosophique, 30 floréal an VI-19 mai 1798, t. XVII). Le 26 ventôse an IV (16 mars 1796), avait été votée une loi ordonnant l’échenillage des arbres sous peine d’amende ; mais on eut le tort de ne pas songer à assurer la protection des oiseaux insectivores ; un arrêté du Directoire du 28 vendémiaire an V (19 octobre 1796) interdisant aux particuliers la chasse dans les forêts nationales, fut déterminé par d’autres considérations et eût été, d’ailleurs, tout à fait insuffisant à ce point de vue.

Il y avait à Rambouillet, depuis octobre 1786, un troupeau de moutons de race mérinos provenant d’Espagne. En vertu d’articles secrets du traité de paix signé le 4 thermidor an III (22 juillet 1795) à Bâle par l’Espagne et la France, celle-ci obtenait le droit de tirer d’Espagne, chaque année, pendant cinq ans, 50 étalons andalous, 150 juments, 100 béliers et 1000 brebis mérinos. Ces achats, par suite du manque de fonds, ne commencèrent qu’en l’an VI.