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aux Îles britanniques, t. II, p. 255-259, et Revue d’histoire rédigée à l’état-major de l’armée, mars 1902, p. 482) « une commission assurant à ses marins le traitement de belligérants, en dépit du rapport très favorable de la commission chargée de l’examen du projet », il se décida à le construire sans être commissionné ; le 11 messidor an VIII (30 juillet 1800), ce sous-marin nommé Nautilus fut lancé à Rouen où les essais réussirent ; il était en bois avec « une hélice manœuvrée à bras » (Idem, p. 483, note). En l’an VI (1798) également, un autre inventeur resté inconnu, Allemand probablement, soumettait au Directoire le plan et le mémoire descriptif d’un sous-marin en cuivre (Idem, p. 483).

À côté des établissements industriels dont il a été question plus haut, je signalerai la manufacture de papier de Montgolfier, à Annonay, où des chutes d’eau fournissaient la force motrice ; la manufacture de glaces de Saint-Gobain, qui, en entrepôt à Paris, coûtaient, en 1798, 193 francs pour 1 mètre carré, 810 pour 2, 1 594 pour 3 et 8 437 francs pour 4 mètres ; la cristallerie du Greusot, où elle avait été transportée de Sèvres en 1787 et où elle subsista jusqu’en 1827 ; la fabrique de porcelaine de Diehl et Guerhart, à Paris, décorée avec des couleurs qui n’éprouvaient aucun changement dans la cuisson ; la manufacture de faïence de Potter, à Chantilly ; la manufacture d’horlogerie de Cluses ; les fabriques d’objets de toilette, peignes en bois, etc., et d’ouvrages de tour, de Saint-Claude (Jura), — malheureusement, cette ville de 4 000 habitants, entièrement bâtie en bois de sapin, fut détruite par un incendie qui éclata le 1er messidor an VII (19 juin 1799) ; les manufactures de draps de Louviers et de Sedan ; les fabriques de bonneterie de Troyes, de mouchoirs de Chollet, qui avait à sa tête onze associés ; les fabriques d’indiennes qui prirent une sérieuse extension à Bolbec, de 1792 à 1796 (Bénard-Leduc, Sur l’histoire de l’industrie des toiles peintes, 53e Congrès scientifique tenu à Rouen en 1865, p. 175) ; la manufacture de toiles peintes d’Oberkampf, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise), dans laquelle on employait pour l’impression, dès 1797, le rouleau ou cylindre (Lafond, L’art décoratif et le mobilier sous la République et l’Empire, p. 134) ; mais la gravure du cylindre lui-même était longue et difficile ; en 1799, un parent d’Oberkampf, S. Widmer, réussit à construire une machine abrégeant et facilitant énormément ce travail. Nous savons que, pour cette manufacture, l’année 1794 fut déplorable ; il y eut, au printemps de 1795, un certain mouvement de reprise, mais la prospérité ne recommença qu’en 1796 ; jamais la fabrication ne fut plus active qu’en 1797 ; l’année 1798 fut moins animée, et l’année 1799 très mauvaise (Oberkampf, par A. Labouchère, p. 114 à 125). Il est probable que ces fluctuations ont été les mêmes pour d’autres établissements. En ce qui concerne l’an II (1793-94), où on avait eu à redouter les conséquences du manque des bras provenant des nécessités militaires, Robert Lindet, dans le rapport déjà cité (début du §7), dit que les productions dans