Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de notre période, vers le 14 brumaire an VIII (5 novembre 1799), qu’on décida d’opérer à Paris le transport des morts à l’aide d’un corbillard attelé de deux chevaux au lieu du transport à bras (recueil d’Aulard, t. V, p. 786).

En outre, à Paris, on se plaignait vivement, en l’an V (1707), de la malpropreté des rues (Idem, t. IV, p. 16), et, en l’an VII (1798), du numérotage défectueux des maisons : les numéros ne se suivaient pas et le même numéro était souvent répété plusieurs fois dans la même rue (Idem, t. V, p. 132). Si les ponts de Paris (recueil d’Aulard, t. V, p. 40) avaient des trottoirs au moins en l’an II (1794), il n’en était pas de même des rues qui avaient encore le ruisseau au milieu. Le changement apparut sous le Directoire ; nous lisons dans une lettre du 18 novembre 1796 (Babeau, La France et Paris sous le Directoire, p. 66) : « les rues n’ont pas de trottoirs ;… cependant… çà et là on commence à en établir », et dans un Journal du 4 pluviôse an V (23 janvier 1797) cité par Aulard (Paris pendant la réaction…, t. III, p. 710) : « il s’est établi dans beaucoup de rues neuves de Paris des trottoirs de chaque côté ».

Chaussées des villes, routes, chemins vicinaux, rivières, canaux, ports, en arrivèrent à être dans l’état le plus déplorable. Digues, écluses, ponts, parapets, étaient endommagés (Rocquain, État de la France au 18 brumaire, p. XLI et suiv.). La taxe d’entretien établie pour les routes par La loi du 24 fructidor an V (10 septembre 1797), produisit, en l’an VI (1797-1798), 3 317 043 fr. et, en l’an VII (1798-1799), 14 946 914 fr. (Peuchet, Statistique élémentaire de la France, p. 465 et 466) ; c’était peu, étant données les dépenses qu’entraîna sa perception : barrières à établir, etc. Le comité des travaux publics, à la séance de la Convention du 24 fructidor an III (10 septembre 1795), puis, sous le Directoire, le ministre de l’Intérieur, de qui dépendirent alors les travaux publics, notamment François (de Neufchâteau) dans la circulaire du 9 pluviôse an VII (28 janvier 1799), avaient indiqué un ensemble de travaux destinés à développer les voies de navigation ; ces plans restèrent à l’état de projet. Le 21 vendémiaire an VII 12 octobre 1794), fut ordonnée la construction d’une forme de navire propre à mettre Paris en communication directe avec la mer ; l’expérience, d’après un rapport fait à l’Institut, le 16 thermidor an IV (3 août 1796), et publié dans le tome Ier de ses Mémoires scientifiques, eut lieu en l’an IV et le lougre le Saumon, parti du Havre le 3 prairial (22 mai 1706), fit la traversée du Havre à Rouen en cinq jours, et de Rouen à Paris en onze jours — pendant cette dernière il eut à passer sous onze ponts — avec une charge de 70 tonneaux (valant 68 tonneaux et demi d’aujourd’hui), qui aurait pu être portée à 150, et un tirant d’eau de 2 m. 11 ; il avait 24 m. 36 de long, 5 m. 85 de large et 2 m. 60 de profondeur.

Le tarif postal avait varié depuis deux ans tous les six mois, lorsque la loi du 5 nivôse an V (25 décembre 1796) fixa le port d’une lettre ordinaire sans enveloppe — le simple emploi de l’enveloppe dans les mêmes conditions de