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compromis. Il pouvait se dégager, et retrouver toute sa popularité révolutionnaire, en concentrant sur la Gironde, haïe du peuple, toutes les responsabilités. Bien des inimitiés, bien des jalousies le guettaient.

Certes, il serait plus que téméraire d’aller chercher la vraie pensée de Barère dans ce « compte rendu à ses commettants » rédigé par lui en 1795 dans la citadelle d’Oléron et où, pour se défendre, pour désarmer un peu la réaction triomphante, il a consenti, hélas ! à calomnier le grand révolutionnaire.

Arrestation des membres de la Convention nationale par Dumouriez le 4 avril 1793.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Eût-il osé, pourtant, même alors, écrire ce qu’il a écrit des rapports de Dumouriez et de Danton, si son esprit n’eût, dès 1793, accueilli quelques impressions défavorables ? Or, voici ce qu’il dit :

« Exaspérés par les affaires de Belgique, les amis de la patrie ne virent pas, sans concevoir de graves soupçons, Danton faisant l’éloge de Dumouriez, promettant de l’amener devant l’Assemblée s’il trahissait, mais s’opposant avec obstination à ce que le Comité fit lecture d’une fameuse lettre écrite par Dumouriez à la Convention, sous la date du 12 mars. Lue à propos, cette lettre aurait sans doute permis de prévenir une partie des maux que nous fit ce