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anime, pour le service de l’État, une vieillesse plus que sexagénaire, et l’âme encore brûlante d’un corps épuisé. » Le souffle héroïque et chaud de la Révolution rajeunissait les corps et les âmes.


Les Jacobins lavent leurs confrères galériens, soldats du Chateau Vieux.
Image contre-révolutionnaire.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet).


Quel effet produisit ce décret de l’Assemblée sur la Cour de France, sur l’empereur d’Autriche, sur les ministres de Louis XVI ? Il est clair que la guerre apparut à tous infiniment plus probable et plus proche. Mais rien de décisif ne jaillit encore. Mercy, averti par les débats de l’Assemblée, commence à prévoir la guerre, et il organise, d’accord avec la reine, un service d’espionnage. « Ce qui s’est passé à l’Assemblée, écrit-il à la reine le 24 janvier, justifie l’opinion que l’on a eue à Vienne de l’inutilité et même des inconvénients d’un Congrès. Il paraît que le moment approche où les Cours s’expliqueront entre elles d’une manière précise ; on doit en être informé incessamment. Si la guerre éclate, il sera bien important que l’on sache, aux Tuileries, les mouvements de chaque jour et les intrigues de tous les partis. Il faudrait, à cet effet, des observateurs bien intelligents et actifs. On croit avoir des preuves que… y serait très propre. Par son canal, on établirait un