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préjugés et les animosités secrètes qui animent l’un contre l’autre deux grands peuples. Ah ! si le prolétariat français et le prolétariat anglais pouvaient s’entendre et élever la voix ! Quelle victoire pour le socialisme, et quel bienfait pour l’humanité, si un haut arbitrage populaire pouvait réconcilier deux grandes nations.


« La Petite République » du 13 novembre 1898

L’heure viendra où il faudra demander des comptes aux gouvernants qui depuis trois ans ont conduit la politique extérieure de la France. Quand les risques de conflit immédiat auront disparu, le Parti socialiste n’aura besoin que de rappeler les faits pour dresser contre M. Méline et M. Hanotaux un acte d’accusation irrésistible.

Que de fois avons-nous dénoncé, à la tribune même, tous les périls de la politique de M. Hanotaux ! Que de fois avons-nous dit que cette alliance russe, si bruyamment célébrée par M. Méline, M. Millevoye et M. Rochefort était un mensonge ou un piège ! Il était visible que nous mettions nos capitaux notre influence, notre flotte au service de la Russie, et que nous n’avions obtenu en retour aucune garantie positive ; il était visible aussi que peu à peu, cédant à