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ateliers et dans les grandes plaines, s’ils s’affranchissent par la mise en commun de la propriété, ce ne sera pas seulement contre les conspirations et les intrigues du dedans, ce sera contre la violence du dehors qu’ils auront à défendre leur droit nouveau. Dans l’état présent de l’Europe, et selon la marche visible des événements, il n’est plus permis d’espérer sans aveuglement et d’annoncer sans trahison l’installation pacifique du socialisme chez les nations d’avant-garde. Le peuple qui le premier entrera dans le socialisme verra d’emblée se ruer contre lui tous les pouvoirs réactionnaires affolés : il serait perdu s’il n’était pas prêt lui-même à saisir le fer, à répondre aux obus par les obus, pour donner le temps à la classe ouvrière des autres pays de s’organiser et de se soulever à son tour.


« La Petite République » du samedi 21 août 1897

La presse française, si prodigue de détails souvent puérils sur les fêtes franco-russes, néglige de renseigner le pays sur les faits les plus importants du séjour de Guillaume II à Pétersbourg. La France saura comment est ciselé le rameau d’or que M. Félix Faure déposera sur le tombeau d’Alexandre III ; elle ne saura pas quel accueil a été fait par le tsar Nicolas à l’empereur d’Allemagne, et s’il y a un lien sérieux