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qu’il vous eût faite de passage à Paris. Mais j’ai bien le droit de dire, lorsqu’on cherche dans les documents diplomatiques les plus certains le bilan politique de ces fêtes, où il y a eu à côté de grandes illusions un grand souffle d’espérance nationale, et lorsqu’on n’y trouve qu’une conversation, précaire d’ailleurs et inefficace, sur la garantie à apporter aux porteurs de titres ottomans, j’ai bien le droit de dire que le poids des intérêts financiers a pesé et pèse encore d’une manière abusive sur la conduite de notre politique étrangère dans les affaires d’Orient. (Rumeurs au centre. — Applaudissements à l’extrême gauche.)

Il y a une autre force qui pèse à l’heure actuelle sur l’Europe et sur la conduite des affaires communes. Vous avez parlé du concert européen. Mais vous savez bien — vous l’avez reconnu vous-même — que sous l’apparente unité de ce concert se cachaient des politiques très différentes et des tendances très opposées. Il y a une période, toute la période des massacres arméniens, où certains peuples voulaient une politique, où d’autres peuples en voulaient une autre. Eh bien, je vous demande si aujourd’hui dans le concert européen la juste influence de la France républicaine s’est suffisamment exercée.

Que voyons-nous depuis quelques semaines ? Nous