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gouvernement de la République et le souverain russe et qu’il était résulté de cet entretien d’importantes décisions communes pour la solution de la question orientale. Nous n’avons pas eu de longues illusions à cet égard. À l’heure où le chef du gouvernement russe se rencontrait avec les chefs de la République française il semblait naturel que l’on se fût entretenu des abominables massacres d’Arménie, et du moyen d’y mettre un terme et d’en empêcher le retour. Le Livre jaune nous atteste — c’est une dépêche de M. le ministre des Affaires étrangères à ses agents — que ce sont des intérêts d’un autre ordre qui, dans cette rencontre solennelle des deux peuples, ont été examinés et débattus. Quelle est la concession qu’à cette époque M. le ministre des Affaires étrangères avait obtenue du tsar et de son ministre ? C’était la promesse que la Russie entrerait dans l’administration de la dette ottomane où elle n’est pas représentée. C’était, par conséquent, la promesse que la signature de la Russie viendrait garantir pour les porteurs de titres ottomans, quelles que fussent les dislocations ou les secousses de l’empire, le service des coupons.

Il est vrai que quelques jours après, vous appreniez de Saint-Pétersbourg que mieux conseillé, mieux informé, et ne voulant pas engager l’indépendance de la Russie dans la responsabilité des finances ottomanes, le gouvernement russe vous retirait la seule promesse