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turc, doit lui rester, qu’il n’est pas possible de rompre cette intégrité. (Nouveaux applaudissements à l’extrême gauche.) C’est donc, de votre propre aveu, à la Grèce, et à la Grèce seule, que vous devez l’heureuse nécessité où vous vous êtes trouvé d’intervenir pour libérer la Crète. Et j’espère bien que vous n’intervenez là-bas que pour cette libération ; j’espère bien que ces menaces que vous avez formulées à cette tribune, vous ne les exécuterez pas : vous ne pouvez pas les exécuter.

Et laissez-moi vous le dire, il y a une singulière et douloureuse coïncidence entre les premiers coups de canon qui sont partis là-bas contre les troupes grecques et l’arrivée de certains navires. (Très bien ! Très bien !) Sur les résolutions à adopter à l’égard de la Grèce, il y avait visiblement, sinon une opposition absolue, au moins des hésitations entre les puissances : les unes voulaient respecter les droits acquis par la Grèce de par son intervention ; les autres, au contraire, voulaient lui arracher la Crète pour une autre combinaison. Mais, en dehors de toutes les puissances hésitantes et divisées, il y en avait une qui avait une opinion claire, une opinion brutale, et cette puissance, la puissance allemande, disait : « Il est impossible de discuter avec la Grèce : elle est en état d’insurrection ; il est impossible de régler la condition de l’île de Crète tant qu’elle n’aura pas été évacuée par les troupes grecques, et nous entendons exclure la Grèce du concert