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LA GUERRE DE L’INDÉPENDANCE CRÉTOISE

Chambre des députés. Séance du 22 février 1897[1]

Messieurs, je ne relèverai pas l’éloge un peu inattendu qui a été fait de la diplomatie européenne au lendemain des événements douloureux que vous connaissez, mais je vous prie de n’être pas dupes de l’impression qu’on a essayé de créer dans vos esprits. Vous avez, à l’heure présente, d’abord à déterminer des responsabilités gouvernementales pour le passé (Mouvements divers), je veux dire pour les massacres d’Arménie, et à vous demander ensuite quelle sera dans un avenir prochain, quelle est aujourd’hui même la politique qui convient le mieux aux intérêts de la France.

Ce que j’appelle la tactique, tactique prévue, de M. le ministre des Affaires étrangères[2], ç’a été de placer la Chambre et le pays entre l’approbation

  1. Discussion de l’interpellation de M. Jaurès sur les intentions du Gouvernement relativement aux événements de Crète. La séance était présidée par M. Henri Brisson.
  2. Le ministre des Affaires étrangères était M. Gabriel Hanotaux.