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ment la République populaire, la République sociale, n’exercerait-elle pas sur le monde, tout entier tourmenté d’un besoin de justice, la plus décisive action ?

J’ai donc la conviction profonde que tous les sentiments obscurs d’espérance et de fierté dont vibrait l’immense foule ne trouveront qu’en l’idée socialiste leur satisfaction. Cette foule, au moment même où elle acclamait l’alliance franco-russe, était, par le cœur, plus près de nous que de ceux qui masquent derrière le splendide décor de la fête populaire le vide de leur politique et l’impuissance de leur pensée. C’est sans embarras que nous pouvions nous mêler à ce peuple et nous pénétrer en silence de son espoir et de sa joie, car tout ce qu’il y a de grand et de noble dans son rêve aura dans l’idée socialiste son accomplissement. C’est dans la République sociale seulement que la France trouvera un renouveau de sa grandeur séculaire, l’intégrité de son domaine et la plénitude de son action.

Toute autre politique n’est et ne peut être que déception. Il nous suffit que la France ait mis dans la politique franco-russe, même pour un instant, une parcelle de son cœur pour que nous en parlions avec respect ; mais c’est avec une fermeté irréductible que nous opposerons la politique socialiste à la politique gouvernementale.