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LES ÉCOLES MILITAIRES

« La Dépêche » du samedi 26 mars 1887

Je n’ai pas la prétention de me prononcer dans la grave question, encore insuffisamment étudiée, qui sépare la commission de l’armée et le ministre de la guerre[1]. Je voudrais seulement indiquer quelques difficultés et soumettre quelques réflexions.

Le projet du ministre de la guerre, en ce qui concerne le recrutement des officiers, a un double but : 1o établir entre les officiers la communauté d’origine ; 2o spécialiser les services.

Les officiers, pour la cavalerie et l’infanterie, sortent aujourd’hui, ou de l’École de Saint-Cyr, ou de l’École de Saint-Maixent : ou bien ils débutent comme officiers, ou bien ils sortent des rangs. Y a-t-il des inconvénients sérieux à cette dualité d’origine ? On le dit. Il est clair qu’elle ne saurait porter atteinte, en face de l’ennemi, au sentiment de discipline et d’unité ; mais elle peut créer, au régiment, entre les officiers de provenance diverse, des méfiances ou des dédains. Il y a peut-être

  1. Le ministre de la guerre était le général Boulanger.