Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la discussion aujourd’hui. Mais, quels que soient les accidents et les aspects de la politique, qu’elle soit bruyante et guerroyante comme elle était il y a quelques semaines, ou tranquille à la surface comme elle est aujourd’hui, toujours les grandes questions posées se développent et la logique des choses suit son chemin. Eh bien ! pour que la papauté puisse tenir publiquement en France le langage qu’elle a tenu, pour qu’elle puisse diriger la tactique des mouvements des catholiques contre nos institutions scolaires en vue des élections prochaines, sans que le représentant du Gouvernement au Vatican ait fait entendre la plus timide des protestations, il faut qu’il y ait eu déjà bien des concessions et bien des déviations de la politique républicaine. Jamais la papauté n’avait signifié aussi clairement qu’elle espère la ruine prochaine de nos institutions de laïcité ; jamais elle n’avait signifié au parti républicain tout entier, avec une stratégie aussi hautaine, la date et le terrain du combat, et les instituteurs ont le droit de se demander s’ils ne sont pas l’enjeu de ce combat. Ils ont d’autant plus le droit d’être préoccupés et inquiets, qu’ils sentent bien qu’ils ne sont pas menacés par une combinaison restreinte et une tactique éphémère ; car, partout, depuis que le prolétariat a commencé à s’organiser, partout la papauté reprend la direction des classes dirigeantes, en leur offrant son concours contre