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cette sollicitude et à cet ensemble de ménagements discrets qu’on a coutume d’observer pour procurer la guérison d’un malade. »

Or, en me bornant à la question politique, par la lecture de la Vérité et par l’esprit qui l’inspire on a pu constater que, nonobstant la persuasion où elle est de seconder les vues du Saint-Siège, elle se trouve avec lui en désaccord. En effet, ses articles sont faits plutôt pour exciter les esprits contre la République, bien qu’elle accepte le fait constitutionnel ; dans l’esprit des lecteurs, ils nourrissent la conviction que vainement on attendrait la paix religieuse d’une telle forme de gouvernement, et souvent ils présentent les choses de telle façon qu’ils donnent à penser que la situation s’aggrave au lieu de s’améliorer. La Vérité, par là, crée, d’une part, une atmosphère de méfiance et de découragement, et, d’autre part, elle contrecarre et traverse ce mouvement concordant des volontés, désiré par le Saint-Siège surtout en vue des nouvelles élections.

Monsieur le président du conseil, je n’ai aucune envie de passionner ce débat. Nous sommes, depuis la nouvelle Présidence de la République, dans une période de détente relative ; contre le Gouvernement qui ne nous combat pas encore, nous n’avons aucune intention agressive. Il a eu le bon sens de comprendre la nécessité absolue, nationale et parlementaire, de