Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tribune. Je crois qu’elles sont conformes à la pure doctrine du parti républicain. Je crois qu’il est impossible à l’État d’assumer à lui tout seul la charge de l’éducation populaire ; je crois qu’il ne peut pas traduire dans cet enseignement tout ce qui, dans la conscience humaine, peut surgir de neuf et de hardi, et que la loi doit laisser le soin de traduire ces sentiments nouveaux aux représentants élus des grandes villes, aux municipalités. (Applaudissements sur les mêmes bancs à gauche.)

Messieurs, je me rends parfaitement compte qu’il est impossible, pour introduire plus de liberté dans votre loi, d’ajourner les résultats déjà obtenus, et je ne doute pas que, dans l’application de la loi, M. le ministre de l’Instruction publique, qui est partisan, dans une très large mesure, de la liberté des communes, ne leur fasse leur juste part. Il a dit, il y a quelques mois, qu’il fallait développer les libertés communales ; je pense qu’il entend par là les libertés budgétaires ; mais comme ces libertés commandent toutes les autres, c’est avec confiance que je lui remets, en retirant mon amendement, le soin de corriger l’excès de la centralisation scolaire. (Applaudissements sur plusieurs bancs à gauche et au centre.)

( « Journal officiel » du vendredi 22 octobre 1886 )