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époque de réaction. Il disait : « Il ne faut pas mettre de feu sous une marmite vide. » Eh bien ! c’est vrai, mais il y a deux remèdes : le premier, c’est celui de M. de Lanjuinais : éteindre le feu ; le second, qui est le nôtre : garnir un peu la marmite.

Je n’ai pas l’intention, après cette courte réplique aux adversaires non seulement de l’enseignement républicain, mais, si l’on va au fond de la thèse de M. de Lanjuinais, de tout enseignement un peu développé, — je n’ai pas, dis-je, l’intention d’apporter un avis systématiquement optimiste sur l’état présent de notre enseignement public. J’estime, au contraire, que, bien loin d’être en progrès dans son ensemble, il subit un trouble, une crise grave, et qu’il est exposé à un recul sérieux s’il ne prend pas, au contraire, par une décision énergique du Parlement, par une affirmation très nette de la politique générale, des élans nouveaux et un développement nouveau. Ce qui manque surtout en ce moment aux membres de notre enseignement public, c’est ce qui est la condition même du succès et presque de la vie, je veux dire la confiance absolue en l’avenir.

Et d’abord, les membres de notre enseignement primaire sont singulièrement troublés en constatant que des mesures de protection et d’équité prises en leur