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à mon tour, l’interprète, n’était pas voué à une œuvre vaine de rhétorique. Il a une doctrine précise, fondée sur le mouvement même de l’histoire et des faits économiques. Il veut réaliser la socialisation des moyens de production et d’échange, et ceux-là mêmes qui jugent sa conception ou inique ou chimérique ou barbare n’en peuvent contester la précision. Il croit que lorsque les individus humains n’auront plus besoin de demander à d’autres individus humains les instruments de travail sans lesquels ils ne peuvent vivre, il n’y aura plus ni exploitation ni oppression d’aucune individualité humaine. Et comme, selon notre parti, dans l’ordre social nouveau, il y aura plus de bien-être pour ceux qui travaillent, plus de liberté aussi pour tous les hommes, il essaie de conquérir les masses laborieuses et l’élite pensante à sa doctrine en soutenant partout les revendications du travail, en aidant partout à l’essor de toutes les libertés. C’est ainsi que la question de la pleine liberté politique et intellectuelle des membres de l’enseignement entrait tout naturellement dans son œuvre de propagande sociale, dans son programme d’action. Tous les représentants du groupe socialiste parlementaire ont la même doctrine, ils ont la même tactique. Quand l’un de nous parle, c’est, dans les questions graves, au nom de tous. Et devant cette unité et cette fermeté de doctrine, devant cette unité et cette persévérance de tactique, devant cette