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niques, ou la ferme intelligence de certains principes généraux, et ils vous diront dans quelle mesure on peut les associer ; ils vous diront quelle partie de l’histoire a le mieux éclairé pour eux ces problèmes politiques et sociaux qui travaillent notre siècle ; ils vous diront aussi jusqu’où leur esprit peut s’élever sans trouble dans les hautes conceptions générales d’où la science prétend résumer l’univers ; à quels exemples, à quels récits, à quels accents… (Interruptions sur plusieurs bancs.)

Je développe simplement cette pensée, que le jour où les programmes seraient contrôlés par l’expérience même des enfants du peuple, que le jour où les travailleurs pourraient dire ce qui les a le plus soutenus dans les combats de la vie, ce jour-là nous aurions des programmes mieux adaptés aux exigences, aux nécessités de la vie quotidienne.

Ainsi, vous inspirerez à l’éducation populaire non pas la pensée captive et refroidie de quelques fonctionnaires enclins au repos, mais l’âme ardente et libre du travail humain. (Applaudissements à gauche.)

Messieurs, il y a une autre raison, très haute et très délicate — et je finis par celle-là, — il y a une autre raison pour laquelle l’État doit respecter la liberté des communes : c’est qu’en matière d’enseignement philosophique et moral, l’État ne peut approprier son ensei-