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langage a été tenu à la tribune depuis vingt ans — il a dit que les garanties de liberté, d’indépendance que possédaient les membres de l’enseignement étaient peut-être excessives.

M. le Ministre de l’Instruction publique

Je n’ai jamais dit cela.

M. Jaurès

Comment ! vous n’avez pas dit cela ! Vous avez dit qu’il pourrait se produire de tels abus, qu’il faudrait songer peut-être à fortifier l’action du pouvoir central et à diminuer les garanties d’absolue liberté qui sont à l’heure actuelle accordées aux membres de l’enseignement public.

Mais où sont-elles, ces garanties ? Sont-elles pour les professeurs dans ce conseil supérieur qui n’a qu’un droit d’avis, qui n’est pas recruté selon une pensée démocratique ? Sont-elles dans les conseils départementaux, présidés contre les instituteurs par les préfets qui se font un jeu de les déplacer, qui font d’eux le gage perpétuel des basses combinaisons de l’opportunisme local ?

Et puis, comment osez-vous parler des garanties du corps enseignant au moment où vous lui enlevez la plus précieuse des garanties, la garantie fondamentale,