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et en spécifiant — c’est sous cette rubrique qu’est classée l’affaire dans la Gazette des Tribunaux — que « les provocations d’un magistrat n’excusent pas, qu’elles atténuent simplement le délit qui peut être commis ».

Et alors il faudra que l’Université de France, cette Université qui se dit et qui est nationale, c’est-à-dire qui a pour fonction de tenir les règles de la justice au-dessus des basses compétitions, des basses haines locales, il faudra que par vous, monsieur le ministre, si vous ratifiez la décision prise par votre prédécesseur, cette Université de France soit abaissée, humiliée jusqu’à épouser les plus basses rancunes, les plus misérables passions flétries par la justice du pays.

Et puis, dans notre département même, il y a autre chose ; il y a d’autres faits, et également précis ; ils intéressent, ceux-ci, les instituteurs. Il y a quelques mois, lorsque M. Dupuy, président du Conseil, pour la première fois, mais non pour la dernière, est venu à Albi, il a convoqué les instituteurs et il leur a dit : « Ne vous occupez pas de politique ! » — Vous allez voir ce que vos préfets font de vos paroles, maintenant que vous êtes leur chef comme ministre de l’intérieur.

Vous leur disiez : « Ne vous occupez pas de politique, n’acceptez pas entre l’administration et vous d’intermédiaire politique ou électoral. » — Eh bien ! que