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l’ouvrier parce qu’il remplit un mandat politique ; et quelle autorité aurez-vous, vous gouvernement, pour exiger des compagnies le respect de la liberté politique des ouvriers investis régulièrement d’un mandat, si vous êtes le premier, lorsqu’un de vos professeurs, un de vos maîtres est investi d’un mandat, à le briser sans raison professionnelle, pour obéir à un petit despote qui règne là-bas ?

Ah ! Ce n’est pas autre chose. Il y avait un professeur né à Albi, dont toute la famille et tous les amis étaient d’Albi, qui était estimé par tous ses collègues, aimé et respecté par tous ses élèves, qui a contribué à la prospérité du lycée, et auquel le ministre de l’Instruction publique, M. Spuller, disait il y a trois semaines — je vous affirme l’authenticité de ces paroles — : « Vous êtes noté excellemment. » Il y a donc un professeur contre lequel aucun grief professionnel ne peut être relevé. Que lui reprochez-vous ? Il a été investi par ses concitoyens du mandat de conseiller municipal ; il l’accomplit avec mesure. Il est arrivé simplement que le conseil municipal d’Albi était coupé en deux fractions opposées, une fraction modérée ou prétendue telle et une fraction radicale-socialiste. Le maire appartenait à la fraction modérée, qui avait une certaine majorité dans le conseil. Mais il est survenu d’abord des élections législatives dans lesquelles le